Cet homme en face de moi
commence à parler de l’amour du Père. Ce qui me frappe en premier lieu, c’est
sa simplicité. La simplicité de son attitude, la simplicité de ses propos. Et
la profondeur. Simple et profond. Ce n’est pas si courant.
Des prédications, j’en ai
entendu des centaines. Des prédications sur l’amour de Dieu, des dizaines. Ce
qu’il dit n’est pas forcément nouveau, mais cet homme dégage quelque chose que
je reconnais immédiatement. Cette « chose », je ne l’ai pas rencontré
souvent à ce point. J’ai en tête juste trois personnes. Cet homme dégouline de
l’amour de Dieu. Je peux le sentir. J’utilise « dégouline » à
dessein, parce qu’il me fait l’effet d’une cuillère qui aurait été plongée dans
un pot de miel et qui se tiendrait là devant moi, dégoulinant de quelque chose
de doux, sucré, parfumé, qui évoque aussi un processus de maturation.
Parce que je sens que ce
que cet homme dit, il le vit, j’écoute, toutes oreilles dehors, et le cœur
ouvert, me disant intérieurement : « OK, Seigneur, je suis prête à
plonger dans le pot de miel ».
Il dit que Jésus est venu
pour manifester, pour révéler le Père. Que Jésus n’est pas venu premièrement
pour nous sauver de l’enfer, mais pour nous réconcilier avec le Père. Que c’est
bien là sa mission première. Qu’on ne peut connaître le Père que si on est
fils. Il dit que Dieu n’est pas fâché contre nous, qu’on ne peut jamais, jamais
le décevoir.
Il parle de notre valeur.
Il utilise un exemple tout bête, mais qui m’a transpercé le cœur. Il parle d’un
tableau de Picasso qui a été vendu 100 millions d’euros, et qu’intrigué, il a
été voir ce tableau sur internet… et que lui n’aurait même pas payé 100 euros
pour ce tableau… mais que son opinion ne compte pas ! Que ce qui donne la
valeur à quelque chose, c’est le prix que quelqu’un est prêt à payer pour
l’obtenir. Que Dieu s’est fait homme en Jésus, que le Père a accepté que son
Fils perde sa vie, traverse la souffrance… et que c’est ce prix-là que Dieu a
payé pour nous, pour nous avoir avec lui. Il dit que si nous pensons avoir peu
de valeur, c’est que nous nous comparons aux autres… mais que la seule personne
à qui nous devons nous comparer, c’est Jésus… en nous disant : il est le
prix qui a été payé pour nous…et que c’est la seule mesure de notre valeur à
laquelle nous devons nous référer. Toute autre opinion ne compte pas.
Je pourrais écrire des
dizaines de lignes sur ce que cet homme et son fils, venu avec lui, nous ont
partagé. Des choses que je connaissais, mais qui durant ce week-end, ont
cheminé plus loin de ma tête vers mon cœur.
Après chaque message, il
y a eu classiquement un temps de prière. Sans même que personne ne prie pour
moi, je me suis retrouvée allongée par terre, saisie par Dieu. En cumulé sur le
WE, j’ai dû passer pas loin de deux heures par terre, visitée par Dieu,
secouée, ébranlée. J’avais l’impression d’être en feu. Je sentais la puissance
de Dieu me parcourir. J’ai senti qu’il réparait des choses brisées. J’ai senti
comme des vases d’huile répandus sur moi. J’ai été secoué de rires, parce que
je voyais Dieu dans le ciel prendre le vase de mes prières pour beaucoup de
gens qui me tiennent à cœur, un vase rempli de larmes, et Dieu le versait sur
moi, et les larmes se transformaient en graines, et Dieu disait :
« ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants
d’allégresse ». A un moment donné, j’ai senti autour de moi, la présence
du Père, du Fils et de l’Esprit qui m’entouraient et me disaient :
« ta place est ici, avec nous, au cœur de notre relation d’amour ».
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